Documents d'archives:  Nous avons pu retrouver dans la presse du lendemain de la bataille les articles suivants:


Les Maures sont morts
Toute la vérité sur les terribles événements de la nuit dernière
(de notre envoyé spécial à Séville)
Une attaque annoncée.
Hier au soir, une attaque de Maures sur le port a été repoussée par une troupe de trois mille hommes sous les ordres du jeune commandant Don Rodrigue.
Dès l'annonce de l'approche de la flotte ennemie, cinq cents valeureux guerriers, tous loyaux amis de Don Diègue, s'étaient rassemblés et réclamaient Rodrigue pour chef . Celui-ci arrive bientôt, sommé par son père de remplacer le comte de Gormas qu'il vient de vaincre en duel.
La troupe s'avance, entraînant d'autres combattants à sa suite tant elle paraissait sûre de la victoire. "Quand je les ai vus passer, au nombre de cinq cents, j'ai été si frappé par leur assurance que je les ai suivis, armé de mon cimeterre, moi qui ne suis pourtant pas spécialement courageux" déclare Ramón Gomez, dit Letrouillard, 25 ans, à son retour de la bataille. Cet exemple a été si bien imité qu'ils étaient près de trois mille en arrivant au port et que des renforts arrivaient d'heure en heure.
Un génial stratagème.
Là, Rodrigue cache la majeure
partie de ses hommes dans les bateaux, les autres se couchant à terre en attendant l'ennemi.
Bientôt, avec la marée montante, trente voiles se profilent à l'horizon. Rodrigue laisse les navires des Africains accoster. Ne voyant personne, ceux-ci débarquent en toute confiance.
Aussitôt Rodrigue bondit, imité par tous ses hommes. Profitant de l'effet de surprise, ils se livrent alors à un véritable massacre. Les Maures se ressaisissent au bout d'un moment, et se défendent farouchement. Le combat fait rage toute la nuit, mais la lune étant cachée, personne ne peut dire qui a l'avantage.
Enfin, le jour se levant, Rodrigue se voit le plus fort. Ceux qui croyaient prendre Séville ne prendront que la fuite, laissant même leurs rois à terre. Après une résistance aussi héroïque qu'inutile, ces derniers se rendent à Rodrigue qu'ils nomment leur Cid, ce qui signifie Seigneur dans leur langue.
Ce titre lui sera conservé par le roi Don Fernand qui y ajoutera même celui de Campeador en récompense de sa victoire.
G.L.




LES MORES UNE NOUVELLE FOIS REPOUSSÉS
La cité sévillane échappe à l'oppression more :
(de notre envoyé spécial à Séville)
Hier soir les troupes du commandant Don Rodrigue ont vaincu l'armée more au port de Séville .
Don Rogrigue quitta la caserne avec cinq cents hommes auxquels s'ajoutait un renfort de plus de deux milles hommes . C'est donc avec un effectif six fois plus important qu'au départ que l'armée arrive au port. Don Rodrigue eut l'idée de cacher les deux tiers de ses troupes ainsi que la garde afin de surprendre les Mores à leur arrivée . C'est au moment où ceux-ci accostèrent que les trois mille soldats ainsi que la garde se levèrent comme un seul homme, poussant un hurlement unanime qui, aurait-on dit, faisait trembler la terre . Le stratagème fonctionna parfaitement et les Mores se perdirent dans la confusion et la panique la plus totale; ils perdirent alors toute leur organisation et les troupes espagnoles en profitèrent immédiatement. On assista à
un vrai massacre, des cris de tous les côtés, du sang qui ruisselle... Mais l'avantage n'est que de courte durée, car les princes Mores font renaître dans leurs troupes toute la confiance perdue. Avec bravoure, leur formation se refit d'elle-même et l'ordre règna de nouveau chez les assaillants malgré leurs nombreuses pertes et leurs innombrables blessés . L'affrontement reprit de plus belle, des corps sans vie à perte de vue, l'odeur de la mort, les pertes sont terribles des deux cotés. Le combat est sanguinaire, sans aucune pitié. Mais bientôt, de nouveaux renforts Espagnols font basculer l'issue de la bataille et les Mores sont contraints de se replier dans les navires et de quitter le port en urgence sous les hurlements victorieux des soldats Espagnols .
Q.P.